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ALÉSIA-JURA

Le respect des textes

L’Alésia du Jura

ALÉSIA-JURA et l’archéologie

Prélude au siège jurassien

Devant le mur dit  de Mycène


Ancien élève de l’école des Chartes - Archiviste-paléographe

Correspondant de l’Institut de France
Directeur de la circonscription archéologique de Constantine

Conservateur en chef des Archives Nationales (Paris)

Officier de la Légion d’Honneur - Titulaire de la Médaille Militaire

Commandeur de l’ordre National du Mérite
Commandeur de l’ordre des Arts et Lettres

Notes biographiques - page 1/3












Achat du livre vers ArchéoJuraSites Fouille à Tidis






  Tiddis ce n’est rien d’abord ou presque rien, quelques débris près de Constantine à peine notés au XIXème siècle. André Berthier en commence les fouilles en 1941.

  Elles dureront trente ans malgré guerres et changements politiques majeurs. Elles feront tout connaître de cette ville, des temps néolithiques au Moyen-âge. Il faut lire les textes qui retracent cette épopée, voir les photos incroyables du chantier, les plans dressés, les objets humbles ou magnifiques retrouvés pour imaginer le travail accompli jour après jour malgré les embûches de l’Histoire et saluer la rigueur scientifique qu’André Berthier ne sacrifia jamais et qu’on retrouve à chaque page de son récit de cette aventure prodigieuse. Depuis 2012 l’Algérie a lancé une opération de remise en valeur du site, preuve supplémentaire de son importance s’il en était besoin.

  On n’oubliera pas non plus que ce vaste chantier fut aussi un des paravents derrière lesquels se rassemblèrent et se formèrent les unités qui rejoignirent l’heure venue l’armée qui débarqua en Italie et où, volontaire, André Berthier combattit dans la troupe et fut gravement blessé à Monte Cassino.

1 - TIDDIS
Révélation d’un site archéologique

  Les tentatives de localisation de l'Alésia antique dans le Jura n'avaient jamais abouti avant les découvertes d'André Berthier sur le territoire des communes de Chaux, Crans et Syam en 1963. Ces découvertes remettent en cause la tradition qui mettait Alésia en Bourgogne, à Alise-Sainte-Reine.

3 - ALESIA  -  L’énigme de notre histoire nationale

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Bibliographie



Forum

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Stéphane Gsell en 1930 Le site de Constantine - L'impossibilité d'une contrevallation est évidente aussi bien au sommet des falaises tenues par l'ennemi qu'à leur pied, sous ses projectiles. La Kalaat Sénane appelée parfois de nos jours La Table de Jugurtha

  L’article sur Cirta publié par un compagnon d’André Berthier dans « l’Antiquité classique », 1950, volume 19, numéro 19-2, page 289-307, disponible sur Internet (Cliquer sur le lien):
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/antiq_0770-2817_1950_num_19_2_2916

La Numidie : Rome et le Maghreb Alise-Sainte-Reine, le petit oppidum dont le destin grandiose  étonnait André Berthier

  Alésia en Bourgogne, à Alise-Sainte-Reine ? André Berthier en doute depuis longtemps déjà et s’étonne de son inadaptation chaque fois qu’il passe devant en train lors de ses séjours en France. En 1958 son attention est attirée sur cette énigme par le livre de Jérôme Carcopino « Alésia et les ruses de César » censé résoudre ce problème de manière définitive. Ce livre ne le convainc pas. (J. Carcopino, Alésia et les ruses de César, Paris, Flammarion, 1958) - Voir page 3

Portrait

  On n’écrit pas sur la vie d’André Berthier comme on écrirait pour un autre historien ou un autre archéologue contemporain. Les dates, les diplômes, les responsabilités croissantes, les multiples distinctions, les grands événements personnels, tout ce qu’un biographe scrupuleux détaillerait sans rien omettre ont leur importance certes, mais André Berthier n’est pas dans ces enchaînements ordinaires.

  André Berthier tient tout entier en trois mots dont chacun à lui seul ferait d’un savant le symbole de l’exigence intellectuelle, de la rigueur méthodique et de l’honnêteté professionnelle : Tiddis, un site révélé ; Jugurtha, la correction d’une erreur historique ; Alésia, la probable résolution de la première et sans doute de la plus grande énigme de notre propre Histoire.

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  Peu après, la guerre d’Algérie paralyse un temps ses activités archéologiques (il les reprendra cependant bientôt et les poursuivra jusqu’en 1971). Cet arrêt lui donne le temps de reprendre la question à la base selon la méthode déjà utilisée dans ses recherches précédentes : recueil et critique de tous les textes, examen des cartes, contrôle ensuite sur le terrain et recherche d’une synthèse quasi irréfutable. Il avait eu des prédécesseurs dans cette voie au XIXème siècle, Quicherat ou Desjardins mais ce qu’il leur manqua fut d’avoir découvert un site convaincant.

  Le travail se révèle autrement ardu que pour les recherches sur Jugurtha : multiplicité des auteurs anciens dont certains négligés jusque-là, contradictions, inexactitudes entretenues sur les traductions, imprécisions géographiques, absence de nombreuses données militaires, intentions politiques peu claires de certains chefs gaulois, narrations biaisées ou incomplètes et, pour un homme toujours intéressé par le terrain, éloignement des lieux à considérer puisqu'il réside en Algérie.

  Au fil du temps il précise et redéfinit sa méthode, hiérarchise les certitudes, déduit de leurs rapprochements des éléments que personne n’avait encore pris en compte et aboutit finalement à une idée assez précise qui lui permet d’une part de lister les caractéristiques de l’Alésia antique et d’autre part de définir une zone assez vaste de l’est de la Gaule où elle doit se dresser. Après plusieurs déceptions, il la découvre en 1962 dans une région qu’il ne connaît absolument pas, le Jura, et où il ne pensait guère la trouver. Pourquoi dans le Jura ?  Parce que, presque à son insu, tout ce qu’il avait étudié y menait : les textes antiques, le jeu des alliances, l’obligation pour César de faire retraite devant l’insurrection gauloise, l’itinéraire stratégique resté ouvert, les péripéties de sa marche, les précautions prises par Vercingétorix et le relief des lieux.

2 - LA GUERRE DE JUGURTHA
Une incohérence historique résolue

La Guerre de Jugurtha, de Salluste

(1907 - 2000)

  Jugurtha est un roi de Numidie; vaste territoire situé, dit-on, à l’Ouest de la Tunisie actuelle. A la toute fin du deuxième siècle avant notre ère il est en guerre contre Rome. Sa dernière et principale forteresse est prise par les Romains près d’un oued nommé la « Muluccha ». Le grand spécialiste de l’époque, Stéphane Gsell, fait de cette Muluccha historique l’oued appelé de nos jours la Moulouya car il voit une ressemblance entre les deux noms. Or la Moulouya coule au Maroc, à 1 500 km de la Tunisie et 1 000 de Constantine, capitale supposée de Jugurtha. Il faut donc croire, au nom de cette toponymie risquée, que pour capturer Jugurtha l’armée romaine aurait traversé toute l’Algérie contre une armée de guérilla (Kabylie, Aurès…) plus un bout du Maroc, dans un aller-retour d’une seule campagne. Hypothèse jugée absurde par l’historien et archéologue André Piganiol (1883-1968). Première incohérence.

  La seconde est que Constantine serait Cirta, la capitale de Jugurtha. Mais nous savons par l’historien Salluste que lors d’un siège, Cirta fut entourée d’un fossé et d’une palissade. Allez donc faire pareils travaux tout autour du site prodigieux de Constantine, rocher presque inexpugnable en partie entouré par les gorges  du Rummel, profondes de cent mètres… site bien connu d’André Berthier puisqu’il y habitait. Deuxième incohérence.

  Il étudie alors une ville tunisienne nommée Le Kef qui correspond aux descriptions des campagnes militaires exposées par Salluste : c’est un nœud routier, une place forte et un centre commercial. Ne serait-ce point la véritable Cirta ?

  Et ce n’est pas tout : voilà que se trouve à proximité du Kef un oued nommé « Mélègue » dont « Muluccha » pourrait être la forme ancienne à plus juste titre que l’improbable Moulouya, d’autant qu’à proximité s’élève une hauteur, la Kalaat Senane qui correspond trait pour trait à la forteresse du roi Numide. Notons que l’historien Salluste qui en donne la description a longuement séjourné en Numidie ; il connaît bien les lieux. Comme il contredit Stéphane Gsell, celui-ci explique que c’est Salluste qui se trompe et non lui. Argument fallacieux, mais fort pratique qui resservira bientôt.

  Ici tout se trouve réuni par l’étude des textes et l’analyse du terrain : la capitale (Le Kef), l’oued (le Mélègue), la forteresse (la Kalaat Senane) et la nécessaire vraisemblance: finie l’absurde épopée des romains faisant un aller-retour Tunisie-Maroc pour capturer Jugurtha à plus de mille kilomètres de  sa capitale Cirta ; fini aussi l’impossible retranchement autour de Constantine ; finie enfin la recherche stérile de la dernière forteresse. Il suffisait pour que ce point d’Histoire fût éclairci de lire ce qu’André Berthier avait établi. On s’en garda bien. Car si ses conclusions se répandaient, quelle tache sur la toge de l’augure de l’Afrique romaine, l’illustre Stéphane Gsell décédé en 1932 au faîte des honneurs !

Fac-similé de la couverture du tome I de son grand-œuvre. La découverte de la vraie capitale de Jugurtha

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André Berthier exhume l’Alésia des Mandubiens

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Le latin et l’Alésia antique