Pour les commentaires, passer la souris sur l’image. Pour la faire défiler, utiliser la molette ou les flèches.
Lorsqu’ils approchent, il tend aux Romains cette embuscade de cavalerie dont l’emplacement doit constituer la preuve de l’identification de l’Alésia antique.
L’embuscade ayant finalement tourné à l’avantage des Romains, Vercingétorix n’engage pas l’infanterie qu’il avait amenée sur les lieux de l’embuscade : pas de combat en plaine. Il la ramène intacte sur l’oppidum préparé à l’avance.
Il y recueille sa cavalerie battue. Remarquons d’ailleurs que si la cavalerie battue et dispersée trouve si vite et de nuit l’oppidum où Vercingétorix se rend de son côté, c’est évidemment que chacun sait où et comment le rallier. Ce n’est pas une fuite au hasard mais l’application d’une consigne.
Protéger son armée et bloquer César, ce n’est pas assez. Pour le détruire, il faut le prendre à revers : tandis qu’ils sont immobilisés, une seconde armée gauloise, bien plus nombreuse encore, va surgir sur les arrières des Romains qui seront pris en tenaille.
Cette manœuvre combinée avait-
A la recherche d’une preuve
(Page 2/5)
Les données stratégiques évidentes renforcent les informations données par César et Dion Cassius.
De Langres, la route classique vers la Gaule Narbonnaise par la Saône et le Rhône est la plus longue. Elle est surtout militairement des plus risquées : elle longe entre autres le territoire des Eduens et celui des Arvernes, et César écrit qu’elle est bloquée. Sur des centaines de kilomètres, elle exposerait les colonnes romaines en retraite à des attaques incessantes alors que les légionnaires étaient découragés avant même de se mettre en route. Ce n’était certainement pas la route « la plus facile ».
Trois autres itinéraires existent. Ils passent par le Jura. Celui du sud par Nantua n’est pas possible. Il présente les mêmes difficultés militaires et géographiques qu’en suivant la Saône et le Rhône : offrir aux Gaulois la possibilité d’attaques incessantes sur les colonnes romaines en marche.
Celui du nord par Pontarlier serait pire (1): il viendrait buter sur les Helvètes, même affaiblis, ennemis notoires des Romains et tout particulièrement de César. Beau final pour une armée en retraite !
(1) D'autant plus qu'il n'est pas certain que cette route existât à cette époque, au mieux il s'agissait d'un itinéraire secondaire. Cet axe semble avoir été créé ex-
Ne reste alors qu’un seul itinéraire possible, celui qui partant de Langres (ou de ses environs) passe par Mirebeau, Auxonne, Tavaux (près de Dole) ; oblique ensuite au sud-
César connaissait-
Noir:
itinéraire courant vers la Gaule Nar-
Rouge foncé:
itinéraire imaginé pour atteindre Alise-
départ des trois itinéraires de fran-
Signification des tracés:
Noir continu :
itinéraire central. Le seul facilement utilisable par les Romains mais qui bute sur l'Alésia du Jura.
Tirets noirs:
l’itinéraire par le nord tenu par les Helvètes, ennemis des Romains ; cet itinéraire présente des risques importants pour une armée en retraite.
Pointillés noirs:
itinéraire par la sud (Nantua), le plus long et très exposé aux attaques latérales.
Carte « La seule route ouverte vers Genève »:
Suite page 3 >>
Suite page 3 >>
Page 2/5
Pour les commentaires, passer la souris sur l’image.
Pour la faire défiler, utiliser la molette ou les flèches.
Les Gaulois bloquent l’itinéraire vers la vallée du Rhône, il faut l’éliminer. L’itinéraire vers Alise-
La voie protohistorique, du col de Pointat à la sortie de la plaine de Syam
Cliquez sur l’image pour lire le commentaire
Dès que Vercingétorix voit la direction prise par César après Tavaux, il organise son dispositif pour réussir l’interception en trois temps : embuscade pour affaiblir l’armée romaine en retraite ; renforcement des défenses d’Alésia ; tenue de la position durant un mois, le temps prévu pour l’arrivée de la seconde armée. Ce délai sera dépassé de plusieurs semaines.
Passé l’oppidum d’Alésia, les cols modestes du Jura permettent d’atteindre Genève après 70 kilomètres dont un tiers en plaine le long du lac.
Il est admis (déjà en 1928 par Camille Jullian, pourtant partisan d’Alise-
Il présentait pour César trois avantages majeurs. D’abord, c’était le plus court pour « quitter la Gaule ». Ensuite, en se dirigeant vers le Jura (les Séquanes), il se tenait toujours dans l’est puis le sud-
Depuis Camille Jullian, les historiens modernes (notamment Pierre Nouvel) ont redéfini les points de passage de cette vieille voie dans sa traversée du Jura après Poligny : franchissement de la Côte de l’Heute au col de Pointat puis Crotenay, Champagnole, et les cols de la Savine, du Morbier, de la Givrine et de Saint-
Avant eux en effet, alors que les études manquaient malgré certaines observations prometteuses faites sur le terrain, celui-
L'itinéraire antique de l'Alésia du Jura à Genève.
Reste une question : s’ils ne reprennent pas ce trajet, où les historiens modernes font-
Or il existe un autre passage manifes-
Ce n’est donc pas parce que l’histoire de l’Alésia antique oblige César à faire le siège d’un oppidum que celui de Chaux peut être le site d’Alésia ; c’est parce que Chaux présente une topographie qui en fait un point de passage inévitable sur l’itinéraire Langres-
Et dans ce point de passage inévitable, la présence inattendue de Vercingétorix obligea César à assiéger l’oppidum.
Les historiens présentent souvent Vercingétorix comme un homme irréfléchi se laissant allers à des initiatives hasardeuses dont l’issue fut une inévitable défaite. On a fait pire avec Jacques Harmand (voir son livre, on ne le regrette pas). Les textes de l’Antiquité établissent tout le contraire. En citant les initiatives qu’il prit jusqu’à la fin ils dressent le portrait d’un véritable stratège.
Dès sa prise de commandement, il impose son autorité sur tous les contingents gaulois et instaure une discipline de fer. Il refuse toute bataille d’infanterie en plaine où il serait battu (César le dit expressément). Il lui préfère une stricte et féroce politique de la terre brûlée qui amène les Romains à faire retraite. Il leur bloque toutes les routes sauf une, celle de Genève et César l’emprunte. Sur cette route, César le dit aussi, il garnit par avance de troupes et d’approvisionnement une citadelle imprenable, Alésia, qui interdit le passage.
Pour les commentaires, passer
la souris sur l’image. Pour la faire
défiler, utiliser la molette
ou les flèches.
Il faut bien conclure de l’enchaînement de tous ces faits que Vercingétorix suit dès la début un plan stratégique complexe et adaptable, visant d’abord à l’affaiblissement puis à l’anéantissement des Romains. L’affaiblissement par la politique de la terre brulée et l’embuscade de cavalerie ; l’anéantissement par la survenue d’une seconde armée gauloise une fois les Romains immobilisés devant Alésia.
Tout cela est incompatible avec Alise-
Vercingétorix s’est-
La stratégie de Vercingétorix reprend les principes de la victoire de Gergovie : d’une part bloquer les Romains devant une citadelle fortement défendue ; d’autre part les prendre à revers avec un contingent extérieur. Ce rôle fut tenu à Gergovie par la cavalerie gauloise des Eduens : alliés des Romains jusque-
En concevant sa stratégie, Vercingétorix n’improvisait pas au hasard : il n’avait pas oublié Gergovie.
Jacques Harmand croit dur comme fer en Alise-