Justum iter

  La distance retenue pour une marche répétée sur plusieurs jours sans combat, était de l’ordre de 25 ou 30 kilomètres. Naturellement cette distance est essentielle pour chercher (et trouver) le lieu de l’embuscade. Par exemple, l’emplacement retenu par Napoléon III est impossible car situé à 80 kilomètres d’Alise-Sainte-Reine. Comment couvrir cette distance le lendemain d’un combat ?

Même 30 kilomètres seraient excessifs. Pourquoi ?

Pour des raisons militaires immédiates

  Le combat (l’embuscade) dure jusqu’à la nuit. Il est donc exclu de se mettre en route à l’heure habituelle le matin. Il faut d’abord tenter de localiser les Gaulois. Leur cavalerie est-elle proche ou éloignée ?  Qu’en est-il de l’infanterie gauloise qui était là mais n’a pas participé à la bataille et a disparu dans la nuit ?  La route vers Genève est-elle toujours libre ?  Autant de questions militaires qui exigent d’envoyer des patrouilles assez loin pour éclairer le commandement, d’attendre leur retour, d’étudier leurs comptes-rendus, de définir l’ordre de marche, éventuellement procéder à la recomposition de certaines unités etc.

  De plus les bagages d’abord placés à l’écart et gardés par deux légions doivent rejoindre le gros du convoi etc.

Pour des raisons religieuses et sanitaires

  Autres nécessités retardant le départ dans des proportions variables : le respect des usages religieux pour les morts ; la récupération et les soins des blessés ; l’évaluation des pertes.

Pour des raisons de remise en ordre de marche

  Il s’agit du ramassage des armes sur le champ de bataille ; de l’estimation des dommages subis par les charrois, les attelages et généralement de tous les moyens de transports qui étaient la première cible des Gaulois ; des pertes en fournitures et approvisionnements.

  Une fois en route, l’armée romaine est encore ralentie parce qu’elle a certainement abandonné la disposition en colonnes de marche pour avancer en disposition de combat.

  Pour l’ensemble de ces raisons, André Berthier estimait que la distance entre l'Alésia antique et le site de l’embuscade devait être de l’ordre de 20 kilomè- tres. On peut considérer au vu de ce qui précède qu’il s’agit vraiment d’un maximum et qu’une distance sensiblement inférieure serait plus probable.

  Le lien ci-dessous donne directement accès à une étude des distances parcourues par l’armée romaine en une journée selon les circonstances. On s’y reportera utilement.

 https://www-persee-fr.bibliopam-evry.univ-evry.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1976_ant_27_1_1841

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